J'ai passé des journées entières à me réveiller dans une chambre vide avec la respiration d'un chat fantôme. Il n'y a plus rien de pire. Il y a les choses que nous voyons. Et celles que nous ne voyons pas. Et cela depuis un certain. Et il y a les choses que nous assumons. J'ai rêvé d'une rencontre fortuite. De celles que l'on avait avant, il y a une autre vie de cela. Même bâtiment, même heure. Sauf que cette fois, j'étais plus vieille et il ne me voyait pas. Parce que tu sais, sans lunettes, il ne voit pas grand chose. Je finissais par repasser et enfin l'agripper. Et son sourire souvait tout. Récemment, mes rêves se confondent vraiment avec la réalité. Du coup, j'ai parfois du mal à distinguer mes rêves de mes souvenirs. Parce que tu sais, les souvenirs sont trop facilement modulables. Et ce cerveau s'amuse trop à tout mélanger quand tu t'endors. Il y a longtemps que je ne l'ai plus croisé. Et j'ai peur de ne plus vraiment savoir à quoi il ressemble. Et j'ai peur de pouvoir en pleurer pendant des heures, à l'abri de tout. Et ce chat fantôme, rien de pire.
Sous les réverbères, sous la pluie./