ridiculousthoughts

rUn awAy .

Mercredi 21 mars 2012 à 1:35

 

Les étagères qu'on range. Les feuilles qu'on brûle. Les cahiers qu'on relit. Les photos qu'on regarde. Les phases qu'on refait. Les phrases qu'on relit. Les visages qu'on reconnaît. Les secrets qu'on regrette. Les cris qu'on entend. Les chants qu'on complète. Les joies qu'on découvre. Les bonheurs qu'on oublie. Tu ne te souviens plus. Tu ne vois qu'hier, aujourd'hui et demain. Et quand tu pleures, tu es surprise. Tu crois tout connaître. Tu as tout oublié. Tu t'es occupée des détails qui ne faisaient que le décor. Tu te souviens juste de ce que tu voulais voir. Quelqu'un pleurer et quelqu'un rire aux éclats. Mais c'était dans le mauvais ordre. Et certainement pas au bon moment. Pour ne pas me répéter, je ne dirai pas que tu as manqué l'essentiel. Je cherche toujours plus que ce que je n'ai déjà. Grave erreur. Je passe à côté. Je ne prends pas la peine d'apprendre à connaître ceux qui sont là. Parce que tout ce qui nous arrive, nous le laissons nous arriver. Tu peux crier au scandale. Vas-y, crie. Hurle ! Jusqu'à ce que ton sang te trahisse, jusqu'à ce tu aies envie de blesser un autre de ton espèce. Et c'est tout. Tout est physiologique. Tout est chimique. Tout est misérablement commun. Et il nous faut les substances étrangères pour nous en rendre compte. Où sommes-nous ? Pourquoi pleurons-nous ? Tellement de questions. Tellement peu de mystères. Je te retrouverai. 


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"Un jour, elle l'avait complimenté pour sa manière de parler si délicate."



Mardi 20 mars 2012 à 2:35


J'ai passé des journées entières à me réveiller dans une chambre vide avec la respiration d'un chat fantôme. Il n'y a plus rien de pire. Il y a les choses que nous voyons. Et celles que nous ne voyons pas. Et cela depuis un certain. Et il y a les choses que nous assumons. J'ai rêvé d'une rencontre fortuite. De celles que l'on avait avant, il y a une autre vie de cela. Même bâtiment, même heure. Sauf que cette fois, j'étais plus vieille et il ne me voyait pas. Parce que tu sais, sans lunettes, il ne voit pas grand chose. Je finissais par repasser et enfin l'agripper. Et son sourire souvait tout. Récemment, mes rêves se confondent vraiment avec la réalité. Du coup, j'ai parfois du mal à distinguer mes rêves de mes souvenirs. Parce que tu sais, les souvenirs sont trop facilement modulables. Et ce cerveau s'amuse trop à tout mélanger quand tu t'endors. Il y a longtemps que je ne l'ai plus croisé. Et j'ai peur de ne plus vraiment savoir à quoi il ressemble. Et j'ai peur de pouvoir en pleurer pendant des heures, à l'abri de tout. Et ce chat fantôme, rien de pire. 


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Sous les réverbères, sous la pluie./

Jeudi 15 mars 2012 à 23:30

 

N'arrêtons pas là. Commençons ici. Faisons des choses. Créons des souvenirs. Planifions des désastres. Buvons encore. Fumons moins. Écrivons des rêves. Abattons ces murs. Construisons cette maison. Et c'est le goût que cela a. Mais ne les laisse pas nous déchirer. Même si cela doit briser ton coeur. Attends dans une voiture. Attends le bon moment. Des tas de bouquins t'y attendront. Ils ne bougeront pas tant que tes mains non plus. Tu les regardes passer et repasser. Tu n'as toujours pas bougé. Mais je t'ai enfin trouvé. Et Toi aussi, je te laisserai passer. Parce que je ne sais plus faire que cela. Je n'ai plus envie que de cela. Des litres plus loin, nous retrouvons nos marques. Sauf que cette fois-ci, je regarde tout de l'extérieur. Je regarde avec quelle beauté j'avais échoué là où elle excelle. Je ne suis pas particulièrement fervente de ce genre de spectacle. Alors je ne dis plus rien, je fais mine de partir sans un regard au-dessus de l'épaule. Et je ris toujours quand je vois la confusion dans leur regard. Ils sont presque crédibles avec leur innocence mal dissimulée, avec leur incompréhension préparée. Comme si un sourire pouvait tout effacer, tout excuser, tout autoriser. Et tu te marres encore plus parce que tu sais. Parce que tu as toujours été capable de faire croire ce que tu voulais à qui tu voulais. Tu pouvais être compréhensif quand la haine aveugle et la déception semblaient inévitables. Tu pouvais être enclin à écouter quand tu voulais juste couper leurs artères une par une avec une lenteur relative. La dernière minute du Rose me sauve et ferme mes yeux, toujours. Tu avais choisi une vie dramatique. J'ai choisi une vie vide et facile. Les conteurs ont dû se méprendre quelque part entre cette sortie et l'échangeur. Cela peut parfois faire du bien de confondre les rôles. Cela peut parfois faire du bien de porter des bottes. Cela peut parfois faire du bien de détruire une voiture quand tu es seul passager. Je ne suis pas en position de négocier, de toute façon je déteste cela même s'ils me disent que je suis très forte. Quand je dors mal, toi tu ne dors pas du tout. J'ai toujours cru comprendre ce que je voulais bien. Mais je comprenais tout. Allez faire un tri après tout cela. Regarde-nous. Nous sommes à l'aube de ce qu'ils aimeraient appeler une troisième guerre mondiale émotionnelle. Mais il s'agit de bien plus que cela. Mais ils ne verront que cela. Nous ferons en sorte que tout paraisse trop compliqué, comme nous le faisons toujours. Nous ne donnerons pas de noms. Mais nous brûlerons du tissus. 

 

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YOU KILLED ME

Samedi 3 mars 2012 à 1:40


They stole my skin.

They stole my story.

 

Tu la vois au loin, arriver doucement, cette désagréable impression de rater un événement crucial pour la suite de l'histoire. Ne t'inquiète pas trop. A la longue, on s'assied presque à ses côtés. Et le reste du monde perd son odeur. Je ne sais pas trop où j'en étais arrivée. Alors je vais reprendre ici. Tellement de choses à ne pas raconter. Tellement de gens à ne pas revoir. Tellement de regrets à disparaître. Gérard Manset résonne comme la neige qui tombe. La reine du malentendu. La reine du quiproquo. La reine de la manipulation. La reine du sous-entendu. La reine du lapsus. La reine du je-tourne-en-rond. La reine du je-sais-pas-ce-que-je-veux-mais-je-le-veux. La reine du cache-cache. La reine des soirées perdues. La reine du malaise. La reine froide. Après tout, après rien, ce n'était que moi. Ils ont volé mon histoire, du début à la fin. Je n'ai plus qu'à les regarder me regarder écrire. Je n'ai plus qu'à les surprendre dans leur sommeil. Je n'ai plus qu'à les emmener dans des endroits encore plus sombres et me sauver avant la fermeture. Je n'ai plus qu'à. Ils ont volé ma peau. Je me suis trouvée dans un monde que je connais trop. Et c'est la pire chose qu'il ne me soit jamais arrivée. Je préférais de loin me perdre encore et encore; au mois j'avais quelque chose à rencontrer, quelqu'un à trouver. Et mon reflet n'a pas d'image. Il n'y avait rien. Et cela reste. Rien du tout. Ah si, la déception de se rendre compte que cette route est goudronnée et que les arbres sont taillés chaque printemps. Qu'est-ce qui est le plus triste ? Te rendre compte que tout ce que tu croyais sombre et mystérieux n'est en fait qu'une histoire d'électricité et de chimie un minimum élaborée, contrairement à la vue du salon. Je ne voudrais surtout pas tomber dans la mélodrame but that, ma réaction était pire qu'un cliché anglais. Alors je ressors les vieux chats. Mais qui est vraiment vieux dans cette histoire et qui est le plus usé après moi ? Sûrement le grand gris. Et cette chimie qui peut être si facilement manipulée. Ces comportements aliénés. J'ai eu si peur. J'ai eu si froid. J'aimerais trouver cette boîte sur de l'herbe et qu'on n'en parle plus. Nous sommes tous obsédés par des fantômes quoi qu'on en dise. Personnellement, j'ai essayé cent fois de les abattre froidement. Mais ce sont toujours eux qui finissent par me raconter une histoire pour m'endormir, par empêcher l'acte fatal dans mes rêves, par me retenir de me venger chaudement. Et ensuite, l'instant d'après, la mer me manque incommensurablement. Et l'ami qui va avec. J'aimerais beaucoup conduire pendant des heures pour arriver au bout d'une route sur laquelle je ne devrais pas faire demi-tour, jamais. Je ne connais pas le temps qu'il fera demain. Quelle importance, je finirai quand même la journée au chaud. Puisque l'inattendu a déserté ces terres. Note pour tous les jours: ne rien attendre, aller tout chercher.




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Loathing.

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