Et tout parut plus simple, plus léger une fois que tu l'as dit. Que tu l'as accepté. Tu as distancé une bonne partie de tes démons les plus sombres. Tu n'es pas à l'abri mais tu peux enfin prendre des risques. Car maintenant tu sais où et comment riposter. Cette manie de toujours tourner en rond, de toujours revenir revenir au point de départ, tu sembles l'avoir quelque peu calmer. Mais rien n'est fait pour autant. Et ne crois pas une seule seconde que la prise de conscience de la douleur à l'avance va en diminuer l'intensité. Au contraire, tu auras tendance à la minimiser. Et le jour où elle sera réelle et perçante, le premier jour sera difficile. Si le premier sera difficile, le deuxième tu voudras mourir après vingt minutes. Mais il n'en sera rien. Car tu vas dormir deux nuits de plus, et la douleur n'aura plus rien d'une douleur. Elle sera devenue habitude insinueuse à la longue. J'ai pris une balle l'autre jour. Et j'ai regardé à l'intérieur. J'y ai vu tout sauf ce que je pensais voir. Tout sauf de la mélancolie interminable. Je croyais savoir quelque chose avec certitude, je ne crois plus en rien. L'espoir est bel et bien vivant mais il n'est pas seul et solitaire. Il est presque banal. Je sais que les choses iront de mieux en mieux, je ne le sais pas, c'est comme cela. Mais ils ne me croient jamais. Alors j'arrête de le dire. Je n'ai que cela à encore leur dire. Alors, j'arrête de leur parler. Et là, ils culpabilisent. A chaque fois. A coup sûr. Je pourrais presque prévoir le moment à la minute près. Mais s'ils ne veulent pas m'écouter. Je ne pense pas qu'ils pourront jamais entendre quelque chose. 

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I always assumed that love
is a dangerous disadvantage,
Thank you for the final proof.
-Steven Moffat-