ridiculousthoughts

rUn awAy .

Dimanche 14 octobre 2012 à 20:35

                 C'est comme regarder cette personne tomber au ralenti dans le vide pendant une minute. C'est horrible. C'est insupportable. Pourtant, tu ne peux pas regarder ailleurs. Tu es pétrifié pendant des minutes ou des jours. Tu as perdu la notion de temps et d'espace. Tu clignes des yeux une seconde de trop. Tu espères te réveiller en ouvrant les yeux, pouvoir te dire que tout cela n'est pas vraiment arrivé, que cela s'est passé dans ta tête un peu trop tordue. Pourtant cette personne est bien là. Pantin ridicule désarticulé baignant dans une flaque de sang trop sombre. A dix mètres de tes pieds, peut-être plus, peut-être moins. Tu ne sais pas ce tu dois faire. Te retourner et ignorer tout, ou bien te ruer à ses côtés et affronter la réalité en face. Cette personne ne respire plus. Son coeur est à l'arrêt. Il y a plus de son sang sur les pavés que dans ses vaisseaux. Tu n'entends rien. Tu ne distingues rien. Tu clignes des yeux et cette scène te hante déjà. Elle te hante car tu n'arrives pas à visualiser autre chose lorsque tes paupières sont closes. Au moment où tu décides enfin à faire mouvement, rien ne répond. Ton corps est comme cassé. L'information ne passe plus. Tu respires enfin. Tu regardes ailleurs et la machine est relancée. Tu vas soudain bien plus vite que tu ne le voudrais. Et tes yeux se posent trop facilement sur ce visage caché. Tout est fini. C'est comme. Même si l'asphyxie est ce qui ressemble le plus à un futur pour toi. Ce n'est pas le cas. Je pensais vivre dans l'illusion, je suis battue. Tout ce que tu viens de lire était bel et bien dans ta tête. C'est comme tous ceux que tu vois s'éventrer entre eux pour une minute de gloire. Tu cherches tant que ça à les comprendre, voire les aider. Mais au fond, tu les laisses doucement mourir. Tu t'éloignes lentement. Parce que tu commences à comprendre. Et cela te fait un mal de chien, cela te réveille en pleine nuit, cela te coupe l'appétit, cela te fait mal aux yeux. Tes silences sont de plus en plus denses. Tes absences sont de plus en plus longues. Tes carnages sont de plus en plus espacés. Et puis surtout, tu ne fuis plus aussi vite. Tu ne viens pas du tout. Tu cherches à devenir sourd. Tu ne veux plus rien entendre. Pourtant tu essaies encore lescontre-attaques suicidaires. Tu reviens plus vite. C'est comme si, finalement, tu avais appris quelque chose. C'est de ne jamais, jamais.





You always fall
For what you desire and
What you fear

Par JW le Lundi 15 octobre 2012 à 17:57
Je m'en lasse pas! Ça doit être l'attente qui crée ça :)
 

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