On y pense puis on oublie . On en rêve et cela disparaît dès qu'on se réveille . On croise un regard et cela revient . Il suffit de rien ; une phrase , une mélodie , une voix , une image et le monde s'embrase . A travers la vapeur du café au petit matin , au milieu des débris de verre , dans l'obscurité de l'aurore , il y a une présence insoutenable , un souvenir noir et une vision qui fait terriblement peur et qui rassure en même temps . Dans chaque ligne de l'écriture telle une voix intérieure qui hurle en silence à la mort . On se rappelle la liberté et comment tout a changé . On épluche une orange dans le noir , vide le cendrier , remplit le chargeur et ouvre les fenêtres . On croit en quelqu'un , quelque part . On se dit qu'il faut bien y croire , qu'il faut bien se lever . Et cette putain d'idée s'en revient sans arrêt , comme par dépit , prenant plaisir à faire pleurer un enfant .
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