ridiculousthoughts

rUn awAy .

Mardi 1er mars 2011 à 22:31

            

Je n'ai rien à attendre. Je n'ai personne à retrouver. Jusque là, ma vie, comme celle de la plupart des gens autour, était rythmée par une suite d'événement inattendus ou non et une suite de retrouvailles glorieuses ou non. Les amoureuses attendent de partir en voyage avec leur amour. Les pères de familles attendent le week-end pour revoir leur famille. Les coachs sportifs attendent le prochain match avec impatience pour pouvoir admirer leur travail ou déplorer leur impuissance. Les étudiants attendent la prochaine fête pour pouvoir prouver au monde entier qu'ils sont capables d'ingurgiter des litres et des litres d'alcool sans en mourir. Les névrosées attendent leur prochaine consultation pour enfin parler à quelqu'un et surtout parce qu'elles croient qu'un spécialiste va améliorer leur vie en un claquement de doigts. Les écrivains attendent leur prochaine idée géniale. Les professeurs attendent, le prochain congé pour rattraper leur retard dans leurs centaines de copies et de copies mal remplies. Les maris attendent la fin du jour pour pouvoir rentrer et serrer dans leurs bras une épouse qu'ils ne laisseront jamais partir, parce que sans elles, ce serait simplement et purement la fin de leur monde. Enfin, vous voyez que chacun rythme sa vie selon ses envies, ses obligations, ses peines, ses réjouissances, ses rencontres, ses abandons et tout le reste. Ensuite, vous me voyez moi. Rien d'exceptionnelle en soi. Non, vraiment rien. Je suis simplement déchirée de part en part. D'un bout à l'autre, si vous y regardiez bien, vous pourriez voir des cicatrices ici et des plaies béantes là.

Et cela grâce et à cause d'une personne. La personne que je déteste le plus au monde. La personne que j'aime le plus au monde. Moi. J'ai toujours été et je serai toujours la seule à me laisser mutiler de la sorte. A aucun moment, je n'ai opposé de résistance. Je m'allonge sur la parquet. Je ferme les yeux, mon dos me fait un mal de chien et je ne trouve jamais le silence. Je l'ai cherché partout. Mais il ne veut pas de moi. Ou je ne suis pas prête à le regarder en face. Parce que le silence c'est quand même une sacrée personnalité. Tout le monde en parle et tout le monde l'appelle. Je ne l'ai jamais aperçu. Alors je pars à la recherche de quelqu'un d'autre, sans que je sache ni qui ni où ni comment chercher. On m'a dit de marcher, alors j'ai marché. On m'a dit de parler, alors j'ai parlé. Par contre, on n'a pas voulu que je crie ni que je pleure. Pourtant c'est ce que je préfère. Tout cela pour un foutu personnage que personne n'a jamais vu en peinture. Et puis on m'a poussée dehors. Et comme je fais partie de la race humaine, je n'ai eu d'autres choix que de m'adapter. En fait, cela s'est fait instinctivement. Je suis actuellement incapble de vous décrire comment je l'ai fait.

Je remarque, au jour d'aujourd'hui, que tout ce que j'ai voulu le plus fort possible, au point de me faire souffrir moralement et physiquement, ne m'a pas été accordé. Et au nom de quoi ? Au nom de quelconques excuses fabriquées dans une belle usine dirigée par une bonne copine qu'on appelle la société. Je dis copine parce que je suis censée l'apprécier. Et à chaque fois que je m'approchais de la chose tant convoitée, cette chose s'approchait à son tour, n'hésitant pas à me toucher, à s'incruster dans ma peau mais sans s'installer. Et alors, dès que je m'apprêtais à m'approprier à mon tour de sa substance. Elle prenait littéralement ses jambes à son cou. Mais en prenant bien garde d'arracher la partie de mon corps dans laquelle elle commençait à s'assoupir au chaud. Merci les gars, on se revoit la semaine prochaine pour un autre débat. Non, pas cette fois. Cette fois, je parle, je dis ce que j'ai à dire et je me fous complètement de la suite. Chaque chose aura pris son temps et son aisance pour accaparer ce dont elle avait besoin de mon être. Et chaque chose aura pris la peine de faire bien mal là où cela fait vraiment mal pour tirer sa révérence. Enfin, tirer sa révérence est une bien trop grande phrase. Elles se sont juste eclipsées le temps d'aller boire un verre ou deux. Mais elles ne sont jamais très loin, et n'hésitent jamais à venir essayer de se replonger dans les gouffres qu'elles ont elles-même laissés. 



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when You leave



 

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